Aimez-vous vous faire peur ?
La question peut sembler étrange, et pourtant... Nous sommes nombreux à apprécier les films d'horreur, les histoires effrayantes racontées au coin d'un feu ou les jeux qui font peur.
Pourquoi s'infliger ça ? Qu'est-ce qui fait que, par exemple, je me suis organisé un séjour à Paris uniquement pour tester plusieurs escape games sur ce thème (il n'y en a que très peu vers chez moi) ? Quel plaisir ai-je bien pu prendre à me mettre dans la peau d'une exploratrice de maisons hantées, d'une victime de kidnapping par un sérial killer ou encore d'une pauvre citadine acculée par un sortilège ancien ? Suis-je masochiste ?
à première vue, on serait tenté de se le demander. C'est vrai, quoi, quel agrément peut-on prendre à se mettre dans des situations qui provoquent cette montée de terreur ?
La science nous répond que non, ma raison n'est pas défaillante (du moins ce n'est pas ça qui pourrait le prouver ^^) et qu'il y a plusieurs explications à ce phénomène.
Le réconfort de la peur (si, si, c'est bien ça)
Margee Kerr, sociologue à l'université de Pittsburgh, a dirigé ses recherches pour répondre à la question suivante : comment les gens réagissent lorsqu'ils vont dans des attractions fortes ou cherchent à se faire peur ? Dans le magazine Scientific American elle a publié un article résumant ses conclusions. Pour elle, avoir peur nous réconforte.
Bon, ça n'est pas si simple que ça : en fait, après s'être terré devant un film d'horreur, envahi par la peur, recroquevillé, les mains devant les yeux... On en ressort grisé. Victoire, nous avons survécu à cette épreuve (même si on sait que c'est pour de faux). Notre estime de soi en ressort grandie. C'est encore plus vrai avec un jeu car nous avons été acteur, peu importe le nombre de fois où nous sommes "morts", nous avons réussi le challenge.
Il en résulte que ces expériences aident à faire baisser le stress, figurez-vous...
Stephen King
Anatomie de l'horreur
Dans "Anatomie de l'horreur", le maître de l'horreur, Stephen King, résume ça ainsi : "Nous nous réfugions dans des terreurs pour de faux afin d’éviter que les vraies nous terrassent, nous gèlent sur place et nous empêchent de mener notre vie quotidienne.".
Les drogués de la peur
(Tiens, ça pourrait faire un titre de film tout naze, ça...)
Une autre explication à cet attrait peut être liée aux réactions chimiques qui se passent dans le cerveau, lorsque nous sommes confrontés à une expérience angoissante. Plusieurs hormones sont libérées : endorphine, dopamine, sérotonine, adrénaline... qui servent à relaxer le cerveau, nous rendre plus alerte et réactifs face à un éventuel danger. Mais en l'absence de danger, elles procurent suffisamment de bien être et de plaisir pour qu'on puisse chercher à retrouver ces sensations de nouvelles fois.
Droguée, moi ? Ah pas d'ça chez moi !!
Quand le système se dérègle et s'emballe !
En vérité, la peur n'est rien qu'une fonction normale de l'organisme : elle est là pour nous avertir d'un danger, nous mettre dans les conditions adéquates pour l'affronter. Quand nous sommes en sécurité et que nous ressentons de la peur, alors nous pouvons bénéficier de ce petit moment de "plaisir" qu'elle peut provoquer. Mais si nous imaginons une seconde que ce danger est réel (ou qu'il l'est vraiment), alors la peur peut s'avérer destructrice.
Dans certains cas, le système se dérègle et s'emballe. C'est le cas par exemple pour les phobies. Dans Le Portail (qui paraîtra le 30 octobre, pour rappel ^^) j'ai voulu parler d'une autre situation : celle où la peur nous fait prendre de mauvaises décisions et nous replie sur nous-même, nous rendant parfois égoïste. C'est de ce genre de peur dont souffre le héros. Et pourtant, il va être mis à l'épreuve et devra affronter les pires horreurs. Si vous avez envie de vous faire peur pour Halloween, vous savez quoi lire 🙂
Pour ma part, je suis du genre à être facilement stressée (émotion cousine de la peur ^^). D'ailleurs, je le suis de plus en plus, à mesure que la date de publication avance !
Et vous alors ? êtes-vous du genre peureux ou non ? Appréciez vous de lire des romans d'épouvante et regarder des films d'horreur ou absolument pas ?