Mon premier roman paru, je me suis immédiatement attelée à l'écriture d'un second, que j'ai également achevée ; il s'agira d'une dystopie. Mais il n'est pourtant pas prêt à être publié : je dois à présent passer à l'étape de la réécriture d'un roman.
Mais comment ça, réécriture, vous-demandez-vous peut-être ? Si le roman est écrit, pourquoi vouloir recommencer?
La réécriture d'un roman n'est pas exactement le fait de tout recommencer. Vous voulez en savoir plus sur le travail de l'écrivain? Cet article est là pour assouvir votre curiosité 🙂
Réécrire un roman : pourquoi ?
Parvenir au bout de son manuscrit est une première victoire. Il faut la savourer car ce n'est pas si simple que ça de franchir la ligne d'arrivée de cette aventure qui peut s'avérer longue (en tous cas si comme moi vous n'êtes pas un foudre de guerre en écriture) et parfois décourageante.
Mais cette victoire ne doit pas éclipser le fait que lorsqu'on écrit le mot "fin" en bas de la dernière page du premier jet de son roman, l'épopée est loin d'être terminée, et que ce qu'on vient de produire ne doit en aucun cas être considéré comme un oeuvre aboutie.
Un premier jet manque nécessairement de finesse, peut comporter quelques incohérences, des fautes, etc...
Bref, une relecture approfondie, voire une réécriture sont nécessaires avant publication.
Je voulais dans cet article vous partager ma manière de faire, à la fois pour vous permettre d'entrevoir un peu l'envers du décor du métier d'écrivain, mais également, pour ceux qui souhaiteraient se lancer dans l'écriture, d'avoir un exemple d'organisation. Car ceci n'est qu'un exemple : chaque auteur a sa manière de procéder. Je vais donc ici vous présenter quelles étapes me semblent nécessaires pour la réécriture d'un roman. Et comme le chiffre trois est incontournable en narration, eh bien j'en ai recensé trois ^^
Première étape : la relecture sur le fond
Il paraît qu'il existe deux sortes d'écrivain : les scripturaux et les structuraux. Tandis que les premiers se lancent dans l'écriture de leur manuscrit comme on se lance dans une odyssée, sans vraiment savoir où ils se rendent, les seconds planifient leur histoire en amont et seulement après, se mettent à coucher sur le papier ce qu'ils ont déjà prévu.
Je pense que je me situe plutôt dans la seconde catégorie. Je ne me sens pas d'entamer l'écriture d'un roman sans savoir à peu près où je vais aller. En revanche, même lorsque j'ai fait un plan et que je le suis, il m'arrive souvent, pendant l'écriture, de rajouter des sous-intrigues ou bien de voir mes personnages emprunter un chemin légèrement différent que celui que je leur avais prévu.
Un premier travail de relecture sur le fond est donc nécessaire pour moi, afin de vérifier qu'il n'y ait pas d'incohérence entre ce que j'avais planifié (ce que j'avais commencé à lancer au début de l'histoire) et ce qui arrive finalement parce que je me suis laissée surprendre par mes personnages ou parce que j'ai affiné leurs relations, leurs personnalités et leurs désirs au fur et à mesure de l'écriture.
Lors de ce premier passage de relecture, je vérifie donc principalement trois aspects (oui, encore trois ^^) :
C'est la relecture la plus longue, car il faut parfois réécrire certains passages voire certaines scènes entièrement pour corriger les incohérences.
Deuxième étape : la relecture sur la forme
C'est la plus rébarbative pour moi, mais elle est également nécessaire si on veut produire un récit que les lecteurs puissent lire sans saigner des yeux !
J'ai écrit deuxième étape, mais en réalité, celle-ci nécessite plusieurs relectures pour moi :
De ces trois passages, c'est évidemment le dernier que je préfère, puisqu'il me permet d'améliorer mon texte en le rendant plus plaisant à lire, plus proche de ce que je veux.
Pour cette étape, je suis grandement aidée par un outil, que je recommande fortement à qui souhaite se lancer dans l'écriture d'un roman : Antidote. J'en parlerai peut-être dans un prochain article si ça vous intéresse, mais ce logiciel est une vraie mine d'or et permet de gagner du temps dans la correction et d'améliorer son écriture.
Troisième étape : la bêta-lecture
C'est la dernière étape. Une fois qu'on s'est bien esquinté les yeux sur son propre texte, on finit par voir flou et ne plus rien distinguer du tout. Du coup, on passe forcément à côté de plein de défauts, que des yeux plus frais repéreront immédiatement.
Il s'agit donc de confier son manuscrit à une tierce personne (ou plusieurs c'est encore mieux) qui repassera votre texte au crible pour vérifier que tout est en ordre et qui vous donnera le cas échéant des avis ou des suggestions.
Mon prochain roman a déjà passé les deux premières étapes de relecture : il ne me reste plus que celle-ci à franchir. Je ferai très prochainement un nouvel article plus précis sur la bêta lecture, mais je profite déjà de celui-ci pour lancer un appel : si vous êtes intéressés pour relire mon manuscrit avec attention et me faire un retour critique sur votre lecture, n'hésitez pas à me contacter !
Au final, le temps de relecture, correction et réécriture peut prendre beaucoup de temps. Pour que ce travail soit efficace, il faut pouvoir prendre du recul sur ses écrits ; c'est pourquoi je laisse passer au moins un mois entre le premier jet et la correction. Ça peut paraître frustrant de devoir se remettre à plancher sur une histoire qui nous a déjà dévoré toute notre énergie, mais c'est obligatoire si on veut pouvoir aboutir à quelque chose de correct !
Voici donc le voile levé sur un aspect de mon travail d'auteur. Le maître mot est de prendre le temps pour vous offrir le meilleur texte à lire 🙂