Comme je l'ai déjà fait ICI pour le cyberpunk et ICI pour l'horreur, voici mes cinq tropes préférés en Urban Fantasy.

Mais tout d'abord, peut-être que quelques définitions s'imposent ? Pour les moins familiers avec le jargon littéraire, les voici :

Un trope est un schéma ou un motif récurrent qu'on retrouve dans un genre en particulier. Les tropes d'un genre permettent de le reconnaître, de le définir, ce sont ses codes (par exemple, si je parle de royaume lointain, ou du peuple des elfes, on va tout de suite sentir venir la fantasy, non ?). Ça ne veut pas dire que tous les romans écrits dans un certain genre doivent comporter tous les tropes qui s'y rapportent, ça veut dire que les tropes dans un roman nous permettent de définir à quel genre il appartient (à ne pas confondre avec les clichés).

L'Urban Fantasy, à présent : il s'agit d'un sous-genre de la fantasy. On est dans de l'urban fantasy quand une histoire se déroule dans notre monde, mais avec l'irruption d'éléments de fantasy (magie, créatures fantastiques etc). Le plus souvent, le décor est urbain.

Maintenant que ces éléments sont posés, voici mes 5 tropes préférés en Urban Fantasy :

1 - Les détectives de l'occulte et chasseurs de monstres

Pour commencer, je vous présente les détectives de l'occulte ! Et leur variante les chasseurs de monstres. L'un de mes préférés. Est-ce que je reste sous l'influence de la série Supernatural que j'ai adorée ? Probablement ><

Détectives occulte

Je vous fais le topo :
La réalité est confrontée à l’existence d’un monde magique, et les créatures surnaturelles, souvent effrayantes commettent des crimes. Qui va les résoudre ? Les détectives de l'occulte, pardi. Qui va les punir ? Les chasseurs, la plupart du temps.

Avec bien sûr quelques variations sur leur organisation. Des justiciers solitaires ? Une agence spécialement créée à cet effet ? Dans ce cas, qui la dirige, avec quels intérêts ?

Les détectives et chasseurs ont un pied dans les deux mondes ; parfois ils appartiennent à l’une des deux communautés (les humains ou les créatures surnaturelles), parfois ils sont un hybride des deux « espèces ».

Quoi qu’il en soit, ce trope permet de nous poser certaines questions : ces chasseurs de monstres, jusqu’où vont-ils ? Se contentent-ils de réguler les relations entre humains et créatures surnaturelles ? Vont-ils jusqu’à punir les contrevenants, ceux qui commettent des crimes ? De quelle manière ?

J’aime ce trope car il permet d’explorer les relations de pouvoirs entre les différentes factions et de soulever des questions d’ordre moral (être à la fois procureur, juge et bourreau en est une).

Est-ce que ma prochaine série met en scène des chasseurs de monstres ? Ca se pourrait bien 😉

2 - Le monde surnaturel doit rester caché

En fantasy urbaine, les créatures surnaturelles existent, mais les humains ignorent leur présence sur Terre. Dès lors, cette réalité doit demeurer cachée. Soit chacune des factions a intérêt à ce que le secret perdure (les « monstres » ne veulent pas risquer d’être chassés et les humains qui connaissent la réalité ne veulent pas passer pour des fous), soit un intervenant extérieur se charge de garantir l’imperméabilité entre les deux populations (une agence ou l’état ou une secte, ou…) à l’aide d’une « équipe de nettoyage ».

Monde surnaturel caché

Dans ce dernier cas, on peut coupler cette idée de secret avec celle de complot, ce qui offre encore de nouvelles possibilités.

C'est un trope que j'aime beaucoup, car il permet d'explorer la manière dont la société continue de fonctionner, comment elle s'accommode avec la présence de créatures surnaturelles. Bref, elle contribue à façonner l'univers.

Et bien souvent, à construire les protagonistes.

3 - Tout est vrai (ou l'a été à un moment donné)

Une ou plusieurs religions ou mythologies sont vraies ! Ou du moins tirent leur existence de faits réels.

Légendes vraies

Selon ce trope, il n’y a pas de mythe ou de légendes. Juste des bribes de souvenirs ou de témoignages d’une réalité disparue, ou cachée aux yeux des mortels. Les dieux romains existaient vraiment, les créatures mythologiques égyptiennes aussi, les anges, les démons, les fantômes… À moins que des créatures surnaturelles n’aient été prises pour des dieux par nos ancêtres, et ne soient la source de nos religions et croyances ?

J’aime bien ce trope car il permet d’expliquer d’où viennent certains contes et légendes des humains. Il rend plus crédible le monde imaginaire qu’on présente. On peut revisiter l’histoire, avec ce trope, et faire intervenir des êtres fantastiques dans la réalité, pour voir comment leurs actions ont influencé le destin des hommes.

4 - Les pouvoirs psychiques

Parlons magie. Dans la fantasy urbaine, elle peut exister tout aussi bien que chez sa grande sœur, la fantasy-tout-court. Et dans la magie, ma préférée reste celle qui permet d'user de pouvoirs psychiques.

Pouvoirs psychiques

Qui voudrait pouvoir se transformer en bête griffue (les loups-garous, très présents en urban fantasy) quand on peut influer sur la matière grâce à son esprit ? Franchement, il existe bien plus de potentiel avec les pouvoirs mentaux.

Il y a les classiques : télékinésie, télépathie, etc… Les élémentaires : mettre le feu, figer dans la glace… Les visionnaires, qui permettent à leur porteur de voir dans le futur, d'interagir avec des fantômes, etc. Et les créateurs : l’esprit peut jouer avec la mort (faire revenir à la vie ?), créer et modeler l’univers.

Le coût de ces pouvoirs est souvent limité par leurs propres porteurs : un temps limite pour se recharger, un danger à trop vouloir les utiliser… Parfois, la force de l’esprit façonne directement le monde : si la population croit assez fort en quelque chose, cette dernière se réalise (une idée qu'on retrouve souvent en fantasy). Ce qui nous amène au pouvoir de certains dieux, dont l’existence et la force peuvent dépendre du nombre de croyants qui les vénèrent. Ou de créatures surnaturelles, qui ne doivent leur existence qu’à la croyance de la population (comme les tulpas).

Ce trope est très riche, car il permet d’explorer une multitude de possibilités. La seule limite est l’imagination… Je l'adore !

5 - Les personnages aux histoires tourmentées

Après les détectives de l'occulte et autres chasseurs de monstres, le secret qui entoure le monde des créatures surnaturelles, le rapport avec les anciennes mythologies et les pouvoirs psychiques, voici mon 5ème trope préféré : les personnages aux histoires tourmentées.

D'accord, je triche, ce n'est pas qu'en urban fantasy que j'aime ce trope... Il n'est pas réservé qu'à ce genre. Pourtant, il faut avouer que ces mondes, avec leurs lots de monstres, se prêtent bien aux backgrounds chargés.

Personnages tourmentés

Et bon sang que j’aime ce trope ! Non pas parce que je suis une autrice sadique (quoi que ?), mais parce qu’il permet d’explorer le passé des protagonistes et de le lier avec l'univers exploré. Qu’est-ce qui pousserait un humain lambda à franchir la ligne et se plonger dans un monde où les créatures surnaturelles, sans doute dangereuses, pullulent ? On imagine tout de suite les héros sombres comme John Constantine, ou carrément des anti-héros aux actions flirtant avec l’immoralité.

Et puis, que ressentent ces « monstres » ? D’ailleurs, sont-ils nés comme ça ou bien le sont-ils devenu ? Dans ce dernier cas, qu’est-ce qui a provoqué leur changement ?

Avec ce trope, on peut facilement invoquer les thématiques de l’injustice, de la vengeance, de la perte, voire pousser ses personnages jusque dans leurs retranchements pour découvrir de quel bois ils sont faits. Le tout étant, bien sûr, d’éviter de sombrer dans le mélodramatique (sinon ça devient ridicule).


Et vous, appréciez-vous les tropes que je viens d'évoquer ? Quel est votre propre top 5 en Urban Fantasy ?

{"email":"Email address invalid","url":"Website address invalid","required":"Required field missing"}

Recevez des livres gratuits

au format ebook de votre choix, directement dans votre boîte mail

et soyez les premiers informés des actualités de Sealeha

>