Science-fiction | dystopie | cyberpunk
Fake News

Se taire et subir ou parler et disparaître ?

Jusque-là, Benjy voyait le monde par le prisme de la propagande du Conclave, déversée par MédiaStorm.

Quand sa mère devient aveugle à la suite de l’implantation de cybercornées défectueuses, Benjy décide de chercher réparation auprès des entreprises fautives. Les découvertes qu’il fait alors sur l’Alliance des Cinq corporations qui gouvernent la ville dessinent une autre image de la société.

Que faire, révéler le scandale au risque de se faire arrêter ou baisser la tête ? Après tout, la vérité finit toujours par triompher, dit-on.

Et si c’était parce que ce qui triomphe finit toujours par s’appeler « vérité » ?

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Fake News

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Nouvelle associée à la série Brigades du Réveil, Fake News est écrite principalement du point de vue de Benjy, le meilleur ami de Naïm, l'un des personnages principaux de la série. On apprend enfin ce qui s'est passé avec lui et ce qui a poussé Naïm à intégrer la résistance !

L'immersion dans un tribunal permet de comprendre comment la justice fonctionne dans ce monde dystopique.

Personnages Paradis Artificiel

Les personnages

  • Benjy, étudiant en informatique, va remuer ciel et terre pour essayer de rendre justice à sa mère, injustement traitée par son employeur. Jusqu'à ce que les événements le dépassent...
  • Naïm est alors un tout jeune étudiant, comme son ami Benjy. La révolte face à la situation vécue par ce dernier va le pousser à entreprendre des actions dont il ne mesure pas la portée, entraînant à sa suite son ami. Le regrettera-t-il ? Jusqu'où les deux comparses sont-ils prêts à aller pour voir la vérité rétablie ?

L'histoire

  • Les médias façonnent le monde ! Au travers de l'intrigue, Fake News explore MédiaStorm, le magna de la communication et de l'éducation. Le pouvoir de la propagande, de la manipulation des masses et des réseaux sociaux aux mains du Conclave.
  • Bienvenue sur le banc des accusés ! Fake News promène le lecteur du présent au passé en utilisant des flash-back. Au moment où se passe l'histoire, un procès se tient et Benjy est sur le banc des accusés avec sa famille. Qu'est-ce qui l'a amené jusque-là ? De quoi explorer aussi la manière dont la ville organise la justice.

Chapitre 01

Aperçu

Faites défiler le texte pour découvrir le début de Fake News... Et voir si l'aventure vous appelle !

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CHAPITRE 1

En silence, Benjy et ses parents contemplaient le large bureau vide sur l’estrade. Tout, autour d’eux, transpirait le pouvoir ; des moulures dorées du plafond jusqu’au bois sombre des meubles, des hautes colonnes sculptées au sol de marbre. L’absence de décoration ou de tableau rappelait à l’ordre ; pas de fantaisie, ici. Seuls les sujets les plus sérieux siégeaient en ces lieux. Des destins se nouaient et se délitaient entre ces murs depuis des siècles.

Le leur ne dérogerait pas à la règle.

Parmi les regards inquisiteurs qui l’accablaient, Benjy chercha un visage familier. Au fond à gauche, Naïm était présent, comme promis. Malgré la pression de sa famille, il lui restait fidèle. « Hors de question que je choisisse la lâcheté, comme mes parents », lui avait-il assuré. Il tenait parole. Benjy le remercia d’un hochement de tête et son ami lui sourit. À ses côtés, Noah, son frère, n’en menait pas large ; il ne l’avait pas déserté pour autant. Xav, leur professeur, se tenait là lui aussi pour le soutenir. Il posait un bras protecteur sur l’épaule de Naïm, le visage fermé.

— Mesdames et messieurs, la Cour !

La voix tonitruante fit sursauter Benjy. D’un seul mouvement, la cinquantaine de personnes présentes dans la salle se leva. Sa mère lui saisit la main ; Benjy la pressa pour la rassurer. Leur situation ne pouvait que s’arranger, n’est-ce pas ? La vérité se dévoilerait, et alors, on les blanchirait. Ce procès restait leur dernière chance. Et dans le cas inverse, eh bien… Ils seraient allés jusqu’au bout.

Trois individus remontèrent le couloir central pour s’installer derrière le pupitre. Les nouveaux arrivés arboraient chacun une robe aux couleurs de l’Alliance des Cinq : bleu pour Ghostech, vert pour Syne Solutions, violet pour Apex Corp, rouge pour le Red Shield et jaune pour MédiaStorm ; les corporations qui gouvernaient la ville via le Conclave.

L’homme au milieu prit la parole.

— L’audience est ouverte, vous pouvez vous asseoir.

Des raclements de chaise résonnèrent et les derniers chuchotis se turent. Benjy déglutit.

— La séance se déroulera selon les codes de procédure pénale en vigueur. Conformément à ces règles, elle sera retransmise en direct sur le stream justice et les connectés pourront donner leur avis via l’application officielle. Rappelons en premier le fond de cette affaire : cinq mois se sont écoulés depuis les faits que nous avons à juger aujourd’hui, temps nécessaire pour compléter l’enquête préliminaire. Différents événements se sont enchaînés. En premier lieu, des images certifient que le prévenu ici présent, Benjy Pélissier, s’en est pris verbalement et physiquement à des employés de MédiaStorm, puis de Ghostech. Plusieurs familles accusent les Pélissier, père, mère et fils, d’avoir tenté de les entraîner à commettre des actions répréhensibles à l’encontre de Ghostech. Parmi elles, Monsieur Lefeuvre. Benjy Pélissier a posté des messages sur des réseaux sociaux taxant ouvertement Ghostech de méfaits divers au sujet de certains de leurs boosters, en particulier des cybercornées, et relayé cette communication sauvage sur plusieurs espaces publics ; le service antifraude de Ghostech a pu remonter jusqu’à ses identifiants. Par la suite, il est établi que Benjy Pélissier se trouvait en compagnie de trois autres individus non reconnus, mais portant les signes distinctifs des Biorésistants lors de l’agression de Monsieur Lefeuvre, quand ce dernier a refusé de les rejoindre et de participer à leurs opérations. Les enregistrements des Implants Neurologiques Intelligents de la victime et des soldats du Red Shield l’attestent. Juste après ces évènements, un piratage de plusieurs cybercornées d’une sous-marque de Ghostech a provoqué une cécité chez une centaine de citoyens, cyberattaque revendiquée par les Biorésistants. Ce sabordage concernait le type d’améliorations cybernétiques contre lesquels Benjy et les siens mettaient en garde dans leurs communiqués. La famille Pélissier était déjà arrêtée, à ce moment-là, mais on peut penser que l’action avait été préparée en amont ; par ailleurs, la déclaration des Biorésistants reprenait les témoignages et propagandes qu’ils avaient diffusés, les reliant directement à l’affaire.

Benjy grimaça. L’énoncé des faits passait sous silence la vérité. Le président de la Cour poursuivit :

— Les questions auxquelles nous devrons répondre sont donc les suivantes : Benjy Pélissier est-il coupable de violences à l’encontre de personnes dépositaires de l’autorité publique, à savoir les employés de MédiaStorm et de Ghostech qui ont porté plainte ? La famille Pélissier a-t-elle oui ou non fait preuve de coercition envers les requérants, et tenté de les pousser à perpétrer des actions de terrorisme ? Est-elle oui ou non fautive d’avoir enfreint la loi anti-fake news ? Appartient-elle à la faction armée des Biorésistants et est-elle coupable d’association de malfaiteurs ? Benjy Pélissier est-il oui ou non complice d’agression volontaire contre la personne de Monsieur Lefeuvre ? Ses parents et lui ont-ils participé au piratage informatique à l’encontre de Ghostech, ayant entraîné la cécité de plusieurs centaines de victimes, constituées en groupe pour la partie civile ? Enfin, la famille Pélissier est-elle coupable de conspiration envers le Conclave et l’Alliance des Cinq ?

Benjy tressaillit. Le dernier chef d’inculpation restait le plus inquiétant. À ses côtés, leur avocate fronçait les sourcils. Ses yeux bleutés montraient qu’elle utilisait son I.N.I. ; sans doute pour vérifier ses documents. Benjy jeta un regard affolé vers le président et ses assesseurs ; s’ils étaient censés garder leur indépendance, chacune des cinq corporations qui dirigeaient la ville via le Conclave avait participé à leur nomination. Sa famille et lui avaient-ils eu raison de ne pas fuir ?

Sa mère restait catégorique : ils devaient demeurer dans la légalité. Jamais ils n’avaient transgressé les lois et l’audience les rétablirait dans leurs droits. Disparaître signerait leur culpabilité.

Pourtant, il ne pouvait s’empêcher de repenser aux avertissements de Xav, son professeur. Et si le procès s’avérait truqué d’avance ?

Il secoua la tête pour chasser ses doutes. Les jurés, eux, tirés au sort parmi la population, ne prendraient aucun parti a priori. Aucun biais de jugement à craindre de leur part, s’ils parvenaient à s’affranchir de l’influence des réseaux sociaux. Par ailleurs, aucune preuve ne subsistait contre eux, concernant ces prétendus crimes et délits. Ils étaient innocents, et le témoignage de Naïm les absoudrait. Tout se passerait bien.

— Nous entendrons successivement l’exposé de maître Duhamel, conseil des parties civiles, puis la représentante du ministère public, maître Morel, et enfin l’avocate de la défense, maître Alméras. À l’issue des débats, la Cour et les jurés se retireront pour délibérer et voteront via l’application en vigueur. La Cour est composée, outre de moi-même, Gérald Lanvin, de mesdames Fresnel et Gribelin, toutes deux professeures de droit à l’université de la Civilité. Les jurés, au nombre de douze, ont été tirés au sort et vérifiés par l’algorithme de justice. Ils ne peuvent plus être récusés à ce stade. Bien, maître Duhamel, c’est à vous.

Un homme corpulent se leva. Il tapota son micro pour contrôler le son. La chaleur qui régnait dans la pièce couvrait son visage de sueur.

— Merci. S’il est une chose que mon exposé prouvera, c’est la propension des accusés à mettre tout en œuvre pour arriver à leurs fins, sans considération pour les conséquences de leurs actes, quitte à entraîner d’honnêtes citoyens dans leur sillon, à menacer ou à user de manipulation. Nous verrons aussi à quel point Benjy Pélissier, en particulier, est sujet à l’emportement et à la violence. Nous avons ici, sur le banc des victimes, d’une part des familles déjà miséreuses, que la vie n’a pas épargnées. Les prévenus ont profité de leur situation et de leurs faiblesses pour les désinformer et les pousser à se compromettre. Ils n’ont pas hésité à insulter, voire à molester ceux qui ne leur obéissaient pas, comme Monsieur Lefeuvre ou encore Madame Bacque, employée de MédiaStorm, et Monsieur Brochard, salarié de Ghostech. D’autre part, nous avons sur le banc des victimes cent sept personnes handicapées par l’opération de piratage des cybercornées menée par les Biorésistants. La défense cherchera sans doute à absoudre les accusés en couvrant leurs actions d’un vernis de quête de justice. En effet, la famille Pélissier prétend se positionner en redresseurs de torts. Or, il est nécessaire de le réaffirmer haut et fort ici, faire le mal au nom du bien n’est absolument pas justifiable.

Il marqua une pause pour s’assurer de l’effet de son discours. La mâchoire de Benjy se crispa. Les jurés goberaient-ils ce portrait mensonger qu’il dressait ?

— Le premier témoin que je souhaiterais appeler à la barre dans cette affaire est Madame Bacque, reprit maître Duhamel.

À sa gauche, Benjy sentit sa mère se raidir. Il lui serra la main un peu plus fort. Quelques personnes se levèrent pour laisser passer celle qu’on venait de désigner. Grande, mince, presque maigre, un visage anguleux et droit comme sa démarche, la femme se dirigea d’un pas assuré vers le pupitre.

— Veuillez décliner votre identité et votre profession, s’il vous plaît.

— Josie Bacque, directrice de prise de vue chez VisioMax, filiale de MédiaStorm, la firme dédiée à la communication et à l’éducation qui siège au Conclave.

— Jurez-vous de dire la vérité, toute la vérité et de ne pas propager de fausses nouvelles ? lui demanda le président de la cour.

— Je le jure.

— Très bien. Quelles sont vos relations avec les prévenus ?

— J’étais la supérieure hiérarchique de Madame Pélissier.

— Parfait. Racontez-nous comment s’est déroulée la soirée du 7 février, quand Monsieur Benjy Pélissier est venu vous trouver après vos heures de bureau.

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Fake News Brigades du Réveil

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Lecteurs

Ce qu'ils en disent

"Bienvenue à Montélac, ville encore debout et fonctionnelle dans un futur ravagé. Dans cette nouvelle, on découvre l'origine d'une vocation et d'un combat. À la lecture, on ressent tout le poids de la société de Montélac et combien les corporations y sont puissantes. Une excellente introduction au monde des "Brigades du Réveil"”

Rémi

“Nouvelle très sympa à lire !
On se laisse facilement emporter dans l’univers des brigades du réveil. L’intrigue se suit tambour battant. L’écriture est très fluide.”

Berly

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